Le serpent attire avant de mordre (Lou)

A force de vagabonder dans les rêves, dans les esprit et de surveiller sa cible, Lou McKlein, celui-ci avait trouvé la faille pour officialiser leur rencontre. Pourquoi officialiser? Car depuis trois mois, depuis qu'il possédait ce corps, il faisait totalement parti de la vie de cette jeune hybride sans que celle-ci ne sache réellement la présence du démon, il était celui qui la hantait, qui fouillait sa vie, qui la traquait et maintenant il allait la rencontrer réellement, ou en tout cas elle serait consciente de cette rencontre. Comment? C'est simple, Saul avait trouvé la parfaite situation, alors que le serpent était discrètement dans les aérations du commissariat, en fouillant les esprits, il était tombé sur une affaire de Lou, une affaire qui concernait un démon Illégal, celui-ci ayant profité qu'un homme se droguait et avait l'esprit faible pour d'un coup le posséder, et l'homme en tentant de résister avait causé un accident assez grave entrainant des blessures graves et un risque mortel justement pour ceux qui avaient été blessés.

Directement Saul avait quitté les lieux, retourné au tribunal, il s'était arrangé pour prendre cette affaire et gérer ce client particulier. Il se foutait un peu du client, mais celui-ci serait l'outil de son projet, une bonne excuse pour avoir sa proie proche de lui. D'ailleurs après les divers problèmes administratifs pour prendre ce dossier, il vint prendre le dossier pour le lire un peu plus, compléter le manque d'informations qu'il avait à ce sujet et finalement demander à sa secrétaire de convoquer Lou McKlein.

Il avait prit un ton assez grave, montrer l'urgence de ce dossier, et en attendant des nouvelles de celle-ci, il se mit à réfléchir sur un système de défense pour ce cas, non qu'il comptait réussir sa défense, quoi que cela fait toujours bien dans les petits papiers, mais il devait avoir une bonne répartie pour si cette Lou tentait de montrer une farouche opposition à ce qu'il tente de faire libérer ce démon et le rendre officiel. Pour cela il étudia les antécédents de l'humain qui servait d'hôte, voir si cet humain avait une certaine valeur ou non, mais aussi vérifier attentivement si celui-ci avait un casier judiciaire qui pourrait indiquer qu'il est bien meilleur homme possédé que libre.

Le bureau de Saul n'avait pas du tout changé par rapport à celui de Gabriel, d'ailleurs la photo du mariage de l'humain était toujours la, sur une armoire, même si Saul avait enfin réussit à faire que celui-ci retire son alliance, refusant que son hôte reste à pleurer sur une morte. Après tout celle-ci n'avait qu'à pas s'opposer au travail si brillant de Gabriel. Alors que le démon scrutait le dossier, sa secrétaire vint le prévenir que l'Inspecteur McKein allait bientôt arriver, ce qui le fit sourire, un sourire emplit de vice et il referma le dossier, arrangeant ce bureau pour qu'il soit impeccable, adorant donner cette impression d'être minutieux et de ne rien laisser passer, et dès que celle-ci passa la porte de son bureau, il se redressa lentement en faisant un signe du bras pour l'inviter à s'assoir.

- Bien le bonjour, je vous attendais.

Dit il d'un ton neutre, un peu froid, donnant un coté requin, ce qui colle bien au coté avocat en faite, comme il pourrait dire, un avocat est voué à devenir un démon, c'est un peu des professionnels qui sacrifient leur âme pour l'argent ou la vanité. Mais en lui quelque chose le fit sentir étrange de cette fois ci voir cette progéniture de Lucifer en face à face.

Je pensais pouvoir sortir plus tôt du travail aujourd'hui, mais comme d'habitude mon travail m'avait rattrapé. Plus j'essayais de finir plus tôt, plus il y avait du travail imprévu. A croire que mon patron le faisait exprès. Je soupirais, n'ayant guère envie de me rendre à ce rendez-vous. En ce moment, j'avais la tête ailleurs. Il est vrai, que je suis la seule qui connaisse cette affaire aussi parfaitement. Cette affaire, bien qu'horrible, en était devenue banale. Des affaires de ce type, il y en avait des dizaines qui s'empilaient sur les bureaux. Cette fois-ci un démon avait profité de la faiblesse d'esprit d'un humain pour le posséder. Bien que l'humain en question était complétement drogué, il avait essayé de résister à cette possession, ce qui est tout à fait normal puisque j'aurai fait la même chose. Manque de chance, le démon prit cela comme étant un défis et a semé le chaos sur son passage. D'ailleurs, ses victimes étaient encore à l'hôpital. L'une d'entre elles était décédée le matin même. Triste affaire !

Je bus un dernier café avant de me décider à prendre la route. J'avais toujours la tenue officielle sur moi. Cela fait tout de suite plus crédible que de débarquer en robe avec des chaussures en talon. Pendant ces dernières heures, je m'étais renseignée sur cet avocat, sur ce maître Mcgregor. On le surnomme l'avocat du diable, et à juste titre. Cet enfoiré défend les démons illégaux, et le pire dans tout cela c'est qu'il gagne pratiquement toutes ses affaires. S'il continuait ainsi, les tribunaux n'allaient plus avoir d'exorcistes. Je pense que nous sommes pas du tout fait pour nous entendre, et que cet entretient risque de se terminer en guerre civile. Enfin, je ne suis pas encore assez stupide pour défier ouvertement un démon ! Démon légal ou pas, je me méfie d'eux comme de la peste. Je préfère mourir que d'avouer qu'ils éveillent en moi une certaine curiosité et une attirance malsaine.

Je pris la première voiture de service libre, jeta un coup d'œil dans le rétroviseur. Je suis peut-être flic mais je suis une femme avant tout. Je me dirigeais vers le point de rendez-vous en ne faisant pas attention à la limite de vitesse.

Je mis même pas 10 minutes, ce qui est un véritable record. Philadelphie est la ville des démons mais aussi la ville des embouteillages. Je fus accueillie agréablement par sa secrétaire. Celle-ci ne me fit pas attendre, ce qu'y est déjà un très bon point. Elle annonça mon arrivée à l'avocat. Je crus ressentir une certaine « peur » dans sa voix. Cette femme devait être toujours sur le qui vive, et surtout avoir peur de déplaire à son employeur. Chose que je ne connais pas à cause de mon franc parlé et de mon manque de tact. C'est un miracle que je ne me suis pas encore faite virer.
Je m'avançais dans la pièce et entendit la porte se refermer derrière moi. Je pensais tomber sur un vielle homme grincheux. Cet homme avait beau être séduisant et charismatique, son ton glacial n'invitait pas à la discussion. Bêtement, j'avais l'impression qu'un piège venait de se refermer sur moi. Encore ce stupide sixième sens qui fait des siennes !

Bonjour, vous m'avez demandé.

Répondis-je en ayant le même ton froid. Il ne voulait pas là jouer amicale, ce n'est pas un problème. Mon seul souhait était que cet entretien finisse au plus vite. Même si la discussion risque de ne pas être plaisante, j'allais au moins pouvoir me rincer l'œil. Comme tous les démons, j'avais devant moi un homme très beau, voir musclé, me dépassant d'au moins une tête, mais ma conscience retentissait la sonnette d'alarme.

Oui cette affaire était spéciale, difficile de base à défendre, l'homme avait cherché à résister malgré la drogue, le démon avait insisté, et tout était parti de travers, l'homme était sortit dans la rue alors que la possession était en cours et de la vint les accidents, le démon forçant contre l'esprit humain, certains dons s'étaient déclenchés d'eux-mêmes dans la rue, provocant l'accident de voiture qui percuta certains innocents avant que celui-ci admire son œuvre une fois le corps totalement possédé, venant blesser d'autres innocents pour montrer son pouvoir au corps qu'il avait dépouillé de sa liberté. Mais pour ce cher Saul ce n'était pas si difficile à défendre que cela, en faite il comptait jouer sur les stupéfiants vu que l'être humain ne connait que depuis peu l'existence des démons, ils ne connaissent pas tout sur eux, et jouer sur le faite que l'humain, surement dans un délire de drogué avait fait appel au démon rendait la possession légale, et que le reste, autant l'accident que les gestes de l'homme possédé étaient de mauvais contre coups de la possession et de la drogue qu'avait prit l'hôte. En faite il avait même plusieurs idées déjà de rechanges en tête, trouvant facilement les failles du système, comptant bien rendre les exorcistes inutiles en ce monde.

Mais tout cela serait surement à débattre avec la femme qui vint pousser cette porte, une femme assez ravissante, comme quoi Lucifer avait bien du choisir la mère de celle-ci, mais une femme qui montra devant elle une forme de barrière de glace, ce qui ne dérangea point Saul, celui-ci ayant déjà parcouru l'esprit et les rêves de sa proie, il avait tendance à connaitre quelques secrets sur elle, comme cette curiosité malsaine pour les démons malgré sa haine envers eux, une haine surement poussée par la peur de vouloir quelque part leur ressembler. Qui sait? Mais malgré qu'il avait bien des armes contre cette jeune femme, sa présence le perturba un peu plus que prévu, en faite bien plus vu qu'il perdait un peu le file de ses pensées en se sentant différent, voir étrange, sensation qu'il avait déjà eut en visitant ses rêves mais jamais à ce point. Était ce d'avoir celle-ci en face de lui? Était ce car elle était un succès naturel d'hybridation? Était ce car son géniteur était le Maitre? Il n'en savait strictement rien, mais une chose était certaine, cela le dérangeait personnellement de sentir une forme de faiblesse en lui à cette présence.

L'être attendit de la voir s'installer avant d'en faire autant , se disant que finalement il n'aurait peut être pas si facilement le dessus sur elle, surement à cause de cette gêne en lui, mais tenta de cacher cela sachant bien qu'une hybride pouvait aussi faire preuve de pouvoirs télépathiques.

- Oui, j'ai fais la demande de votre présence pour cette affaire… J'ai vu des petites failles dans ce dossier, des manques qui me permettraient de le clôturer et vu que vous en êtes en charge, autant que je règle cela avec vous.

Il comptait déjà jouer sur un précepte du droit humaine, on est innocent jusqu'à ce qu'on prouve le contraire, donc jouer sur les preuves que l'hôte n'avait pas appelé le démon, un point déjà important car il pouvait être facile de démontrer que l'hôte avait changé d'avis après cette possession et tentait de faire passer le démon pour illégal. Saul regarda la jeune femme droit dans les yeux, se plongeant dedans sans venir enfreindre son esprit, refusant de dévoiler qu'il en était capable, surtout pour qu'elle ne se sente pas violée quand ils sont l'un en face de l'autre, faire croire à une forme de respect alors qu'il s'en privait pas en restant dans l'ombre de celle-ci.

- J'aimerai savoir ce qui vous fait tant dire que cette possession est illégale?

Je ne sais pas vraiment qui je suis, mais je sais très bien que quelque chose cloche chez moi. Ce n'est pas normale, humainement parlant, de pouvoir guérir de ses blessures. Je sais que je suis différente des autres, et si le mixage démon humain était possible, cela ferait longtemps que j'aurai découvert la vérité. Le peu d'humaines qui ont été enceintes d'un démon, cela s'est toujours terminé par une fausse couche. Il faut croire que ma mère avait un petit quelque chose qui a fait qu'elle puisse donner l'avis à un être tel que moi. Mais évidemment, cela je ne le sais pas. C'est à cause de mes origines et surtout de mon véritable géniteur que ma mère m'a toujours hait. Je sais très bien qu'elle ne m'a jamais aimé. Elle m'a toujours regardé comme si j'étais un monstre. Je ne devais pas me faire baptiser ni faire ma communion, elle a finit par céder face à mon père. Elle disait qu'une enfant tel que moi ne méritait pas la protection de dieu. Il est donc normal que je déteste cette femme. Pour moi, c'est une simple folle qui loge dans une maison de retraite actuellement à cause de la « folie ». Plus elle vieillit, plus nos rapports se sont dégradés. La dernière fois elle m'a sauté à la gorge, c'est pour vous dire. Tandis que mon frère aîné, Adam fut chouchouté ainsi que sa plus grande réussite. Autrefois j'en souffrais, mais aujourd'hui je suis adulte et je compte jamais faire autant souffrir mes propres enfants. Je ne veux pas devenir comme ma mère. Si ça se trouve c'est génétique chez les Mcklein. Dès que la femme a un deuxième enfant, elle sombre dans la démence. Croyez moi j'aurai préféré que cela soit une maladie génétique, qui n'est pas vraiment liée à moi, mais ce n'est pas le cas.

Je m'avançais en défiant du regard mon nouvel interlocuteur. S'il croyait m'intimider, il se trompait fortement. Je me bas contre les démons dans le cadre de mon travail et je les exorcise. Je faillis lui rire au nez quand il parla de clôturer le dossier. S'il croyait une nouvelle fois sauver un démon, il se trompait. Je ne comptais pas rester passive sans me battre.

Le dossier sera clôturé lorsque le sujet aura payé sa dette à la société.

En parlant de dette, je parlais effectivement d'un exorcisme. C'est le seul moyen pour renvoyer un démon de là où il est venu. Méthode brutale, spectacle impressionnant, les risques pour l'exorciste et l'hôte sont importants, mais c'est le seul moyen que les humains ont trouvé pour les punir aux yeux de la loi.

Illégal ou non, vote client a tué et blessé des humains. Cela ne ressemble guère à un accident. Il y a des preuves et des témoins.

Dis-je en affichant un sourire satisfait. Si un démon tue un humain, il reçoit le même sort que les démons illégaux.
Je croisais les bras en le fixant toujours du regard. J'espérais qu'il n'allait pas réussir à me clouer le bec. J'aime tellement avoir raison et dominer une conversation. C'est plus fort que moi, je l'avoue.

Il écouta la jeune femme venir agir comme si tout était gagné et vint doucement prendre une cigarette dans son tiroir la glissant entre ses doigts d'un geste léger et suave, tout délicatement en faite, montrant une forme de manipulation minutieuse mais quand elle vint d'un coup dire d'un air victorieux que celle-ci avait de preuves et des témoins au sujet de tout cela, pensant ainsi montrer à Saul qu'elle avait totalement gagné et que son client serait exorcisé, lui, sans inquiétude parla librement, en faite il posa une question totalement en dehors de la conversation, montrant ainsi qu'il n'était en rien "cloué" par le sujet mais qu'au contraire il se sentait totalement à son aise.

- Cela vous gêne si je fume?

Il demandait cela poliment, comme offrant une marque de respect envers la jeune femme, s'intéressant à son sort, vil manipulateur qu'il était, mais aussi se montrant détendu alors que pourtant une sorte de boule se forma dans son ventre, une boule qui commençait à le déranger et qui n'avait rien avoir avec le sujet de la conversation, mais bien la présence de cette jeune femme, ou plutôt quelque chose en elle qui avait tendance à de plus en plus le troubler sans qu'il comprenne réellement la raison de ce trouble. Se concentrant maintenant sur le dossier, venant l'ouvrir sans allumer sa cigarette, en tout cas pas tant qu'il ait l'autorisation de son interlocutrice, il s'arrêta à une page précise, le petit rapport médical, un rapport écrit par des hommes.

- Si je puis me permettre, dans ce que je lis ici, en tout cas si j'interprète correctement, je dirai que le démon est dans ce cas la victime.

Des mots bien étranges dans la bouche d'un être comme lui, le démon la victime, mais il avait sa petite arme, comme vous savez il voulait jouer du manque de connaissance humaine sur les démons, pour jouer la carte du problème atypique.

- Je vois ici que l'hôte avait ingéré une quantité de drogue assez importante, ceux bien avant l'intégration de mon client en lui. D'après le rapport, il avait assez de substance narcotique dans le corps pour venir créer des hallucinations, ce qui pourrait sérieusement rendre l'intégration de mon client des plus dangereuse, mais aussi cela va sans dire que toutes ces substances ayant un effet neurologique, cela a dut altérer les sens de mon client.

Il tourna le dossier médical vers Lou, un simple dossier montrant bien la prise de stupéfiant, le style, la quantité et les risques pour le corps comme pour l'esprit, laissant ainsi comprendre qu'il comptait jouer sur le faite que toutes ces drogues avaient du créer un état hallucinatoire qui aurait justement désappointé le démon et l'aurait rendu comme "incontrôlable". La regardant calmement, tentant de se montrer des plus serein envers elle, il ajouta des mots d'un ton sérieux.

- Vous comprenez que l'hôte par cette prise de substance illégale a créer lui même cette situation, et mon client ne demande aucun dédommagement en dehors bien entendu d'une dialyse pour purifier le sang du corps qui l'abrite.

Le comble dans cette histoire, le client, celui coupable, qui demandait aucune compensation pour la faute de l'hôte qui finalement n'avait jamais demandé d'être possédé, mais en plus qui demandait qu'on le purifie de ces drogues. Il le quitta pas un seul instant Lou du regard, toujours en restant strict, sans enfreindre les limites ni entrer en son esprit, et pourtant il ne put s'empêcher d'ajouter des mots qui pourraient soit la bouleverser, soit la choquer, voir l'énervée.

- Je comprends parfaitement que vous pouvez avoir une certaine rancœur ou haine envers les êtres comme mon client, je ne juge point votre point de vue et arrive même à l'accepter, mais sachez que comme les humains, nous sommes tous différents.

Bien entendu, comme j’aurai dû le craindre, cet homme me coula le bec. En même temps, si un avocat n’arrivait pas à tenir tête à une simple personne des forces de l’ordre, il fallait qu’il change de métier. Je n’avais jamais tourné dans mon esprit les choses ainsi. Tout simplement car c’est impossible pour moi de penser qu’un démon peut être victime. D’ailleurs, j’ai un doute sur le fait que la drogue ou l’alcool puisse leur faire quelque chose. C’est dans ce genre de situation que je me rend compte que je ne connais rien sur eux… mais ce n’est pas pour autant que je veuille en connaître plus. On sait très bien ce que deviennent les personnes trop curieuses même si cela n’est pas fondé. De toute manière, je n’arrive pas à faire confiance à un simple humain, ce n’est pas pour faire confiance à un démon. Maintenant il allait me la jouer « on est tous différent ». J’avais l’impression d’être une raciste. La loi américaine faisait que les démons et les humains étaient plus ou moins égaux. En effet, les démons illégaux peuvent subir l’ultime châtiment mais si un exorciste s’attaque à un démon sans l’accord de la justice et du clergé, il pouvait prétendre à la prison à vie. C’est à cause de cette foutue loi que je ne pratiquais pas d’exorciste illégal… pourtant j’avais eu plusieurs fois l’occasion de renvoyer un esprit démoniaque pendant mes soirs de traque, mais je ne l’avais pas fait.

- Non

Répondis-je d’une voix froide à sa question. Il se foutait complètement de ce que je venais de lui dire. Comme s’il s’était attendu à ce que je lui dise ce genre de chose. Je bouillais de l’intérieur mais physiquement je semblais calme. J’aurai tellement envie d’avoir en ce moment une certaine répartie, mais malheureusement pour moi, ce n’est pas vraiment le cas. Je suis franche, j’ai un certain membre de tact mais là, il faut croire que ces défauts sont en pannes.

- Le démon une victime !

Je me retenais de lui rire au nez, cela ne ferait pas très sérieux, mais il pouvait apercevoir un petit sourire amusé. Si Grégory avait été là, il aurait eu la même réaction.

- Si en effet l’hôte a appelé cette âme, pourquoi aurait-il prit une aussi grosse quantité de drogue ? C’est assez paradoxal ! Pourquoi se mettre en danger avec un démon ? Vous allez plaider le manque d’esprit de l’humain ? Cela n’a jamais été prouvé que la drogue ou encore l’alcool avec un quelconque effet sur un démon !

Une fois je devais exorciser un hôte qui était apparemment saoul, mais le démon, croyez moi ne l’était pas du tout. J’en ai encore des sueurs froides dans le dos.
Afin de calmer un peu mes nerfs, je regardais discrètement les objets qui se trouvaient sur le bureau de l’avocat. Je fus interpellés par une photo de lui avec une jeune femme. Je ne voyais pas parfaitement le visage de cette dernière car la cadre était en biais de manière à ce qu’il puisse être vu par les visiteurs et le premier concerné. Je levais les yeux sur lui, et surtout sur ses mains, pas de bague à l’horizon. J’ai toujours eu l’esprit curieux, trop curieux, cela est une habitude chez moi.

- Qu’Est-ce qui vous permet d’avancer ces propos ? Vous ne connaissez rien sur moi ! Ce n’est pas parce que je fais ce métier, ou parce que je pense votre client coupable que je suis une anti démon.

Répondis-je sur la défensive. Savait-il que j’étais une exorciste ? J’en savais rien. Si on choisit le métier d’exorciste, on choisit d’une certaine manière de se ranger dans le camp des chasseurs.

- J’ai recueilli toutes les informations qui concernées mon travail. Il aurait été plus judicieux de convoquer votre concurrent.

Je ne pouvais pas m’empêcher de plonger mon regard dans le sien, c’était plus fort que moi. Il fallait avouer que malgré mon antipathie envers lui, il était très séduisant… voir trop séduisant. J’avais déjà trouvé des démons très beaux, mais sans qu’ils m’attirent particulièrement. Là, mes hormones seraient entrées en ébullition à un simple contact peau à peau.

Ayant reçu l'accord de la jeune Lou, Saul alluma sa cigarette, venant prendre un zippo avec un ange gravé dessus, une petite ironie. Il fit tourner la roulette, la pierre créant l'étincelle et le tabac venant s'allumer, et en tirant la première bouffé de ce tube de mort, il ressortit son paquet de cigarette pour en proposer une gentiment à la jeune femme. Il vit bien la réaction de la jeune femme suite à l'idée d'un Démon Victime et c'était exactement ce qu'il cherchait, une réaction de ce genre au tribunal ne pourrait faire que renforcer sa défense sur le principe que l'homme juge bien trop vite les démons sans connaitre totalement leur nature, après tout ils sont un esprit dans un corps, mais dépendent du corps, d’où le besoin de sang, ou encore la faiblesse face au soleil ou l'argent, des faiblesses physiques.

- Oubliez vous qu'un démon est capable de soigner un corps, comme il peut souffrir d'une blessure, une drogue affecte les sens et l'esprit d'un être, en quoi cela vous semble improbable que cela puisse affecter l'esprit d'un être comme mon client? De plus je dirai que l'hôte a dut dans un délire appelé mon client, et au moment de l'intégration, et bien comme je vous ai dis mon client c'est retrouvé surpris et l'accident est né. Mon avis clair sur ce dossier, celui que je défendrai, c'est le quiproquo de mon client face à insouciance d'un hôte.

Voila en partit ce qu'il allait faire et il vint le montrer clairement à Lou pour pousser celle-ci à réagir, peut être s'énerver ce qui donnerait raison à son autre contrepartie, le racisme des inspecteurs, peut être jaloux de voir l'efficacité de certains démons. Quoi que pour elle, c'était différent, et vu qu'elle semblait parfaitement connaitre la nature de Saul, autant jouer une carte qui montrerait bien à celle-ci qu'elle ne connaissait pas les êtres de sa race. Saul vint doucement se redresser alors que la jeune femme venait se choquer du faite qu'il ose dire une telle chose sur elle, la traiter presque d'anti démon, mais Saul trouva l'occasion de créer un nouveau lien entre eux, de la rendre curieuse de la pousser à venir s'adresser à elle, mais avant il vint jouer sur le faite que la jeune femme avait arrêter son regard sur la photo de Gabriel et de son épouse, jouant une carte sentimentale pour paraitre plus humains aux yeux de l'inspecteur.

- C'était ma femme, elle est morte dans un accident de voiture avec notre enfant, il y a quelques mois.

Il utilisa un ton un peu troublé, comme si cela pouvait l'affecter, mais en même temps il avait changé de sujet un cours instant pour déstabiliser ou tenter de déstabiliser Lou, montrer à celle-ci que pour lui, cette conversation était totalement normale. Et il fit un peu le tour du bureau, se rapprochant de l'inspecteur en venant lentement poser une main sur son épaule, un geste presque suave, ou pire que cela, un geste compatissant. Surement qu'elle ne devait point comprendre cette familiarité, mais tout allait s'expliquer avec les mots qu'il allait lâcher, une petite manipulation de sa part, sautant le chapitre ou elle parlait de son adversaire, le procureur, au lieu de l'avoir convoquée elle.

- Navré, je ne voulais pas dire que vous êtes anti-démon, mais vous savez, nous savons ressentir les nôtres, comme nous pouvons sentir certaines choses… Nullement dans le but de m'immiscer dans votre vie privée, mais je l'ai sentit dès que vous êtes rentrée et disons que certaines personnes comme vous tiennent rancœur de leur nature à des personnes comme mon client. Pardonnez moi cette méprise et ce jugement que j'ai porté sur vous.

Il garda la main sur l'épaule de Lou, s'excusant d'une voix sincère, laissant comprendre qu'il savait que c'était une hybride, comme si il l'avait sentit dès qu'elle était entrée, et venant donc avouer qu'il l'avait jugé sur ce détail, pensant qu'elle pourrait en vouloir aux démons justement à cause de sa nature, en faite il jouait de ce qu'il avait fouillé dans la vie de la jeune femme, dans son esprit pour faire le compatissant qui se montre touché par sa situation. Il avait envie de créer donc la curiosité chez elle, la pousser à demander plus à Saul au sujet de ce qu'elle était, un moyen de créer justement un lien moins professionnel, mais qui sait comment la jeune femme pourrait réagir à ce genre de révélation.

Je ne savais pas quoi répondre à ce qu'il venait de me dire. Il avait habilement retourné cette situation en sa faveur. J'aurais dû prendre plus au sérieux sa réputation et préparer mon discours. Mais voilà, comme à mon habitude, j'avais foncé tête baissée et encre une fois, cela m'avais joué un tour. La seule chose que je pouvais faire c'est d'informer l'autre partie des armes de cet avocat... mais je ne pense pas que je le ferais, ce n'est pas très professionnel. Même si le fait qu'un démon s'en sorte aussi bien me met hors de moi, mon travail s'arrête à l'enquête. Il serait très mal vu que je m'émisse dans les affaires des avocats et des juges. C'est pour cela que je ne lui répondis pas. J'avoue que je ne savais surtout pas quoi dire pour défendre mon opinion.
Alors que j'étais perdue dans mes pensées, mon regard s'égara sur une photo de mon interlocuteur et d'une belle jeune femme. Je pensais avoir été assez discrète mais je me trompais. Lorsqu'il m'avoua d'une voix amère et triste qu'il s'agissait de sa femme décédée, et que cette dernière était enceinte lorsqu'elle est morte, ma gorge se serra. Je me sentais assez stupide et surtout gênée. Cela m'apprendra à balader mon regard partout.

Je suis désolée.

Je détournais mon regard du sien pour reprendre mes esprits. Je savais ce que c'était de perdre un proche puisque j'avais perdu mon père, le seul être qui s'est réellement occupé de moi en dehors de mon frère aîné. Le seul être qui m'a désiré sur cette terre. Quelques images indésirables défilèrent dans mon esprit, je les chassais. Ce n'était pas le moment de craquer et de jouer les sentimentales.

L'avocat s'approcha étrangement vers moi. J'avais envie de reculer mais ne le fis pas, curieuse de voir sa réaction. Il déposa sa main sur mon épaule en me regardant droit dans les yeux. Je lui envoyais un regard remplit de curiosité. J'avoue d'être assez désappointée par son attitude. Il prit un ton compatissant, je l'écoutais silencieuse. Lorsqu'il me dit qu'il avait senti quelque chose, en moi, dès mon entrée dans la pièce, je finis par me reculer vivement, comme si on venait de me pincer. Je lui envoyais un regard noir.

Je ne vois pas de quoi vous parlez Monsieur ! Et de toute manière ma vie ne vous regarde pas !

Je sais très bien de quoi je suis capable. Je sais que ce don n'est pas dû au hasard. Mais je ne suis pas encore prête pour en parler. Je me retournais pour fuir son regard en faisant mine de regarder l'heure.

Je ne savais pas que ce genre de chose pouvait être... sentie.

Dis-je d'une voix presque inaudible.

- Ne soyez point désolée.

Bien entendu, pourquoi devrait elle s'excuser, elle n'avait rien demandé, juste jeté un regard sur ce cadre et sur sa main, tout en étant capable de retenir sa curiosité et ne rien faire paraitre. Mais que voulez vous, un démon qui a comme mission d'espionner et apprendre une personne a aussi le réflexe de porter attention la où sa cible porte attention. Il avait par la même occasion montré une facette plus humaine, une facette sensible, une façon de faire penser à cette humaine qu'il était plus proche d'elle qu'elle pouvait imaginer, montrer que comme tout le monde il pouvait perdre quelqu'un alors que finalement cette femme était morte avant son intégration dans ce corps, d'ailleurs c'est ce décès qui avait permis à Saul de venir en Gabriel, ce décès qui avait créé l'appel de l'hôte dans une forme de désespoir pour oublier la douleur.

Puis vint ce moment ou il avoua avoir comprit ce qu'elle était, et la réaction fut soudaine, une fuite, cherchant comme un échappatoire en jouant la carte du déni, montrant la colère envers lui, comme si elle voulait cacher cela, ou alors comme si cela la déstabilisait de se sentir percée. Comment réagirait elle si elle savait à quel point il était imprégné dans sa vie. Elle regarda l'heure en murmurant et celui-ci s'approcha d'elle d'un pas lent, un pas calme comme si il approchait un animal farouche et blessé qu'il ne voulait point effrayer.

- Mademoiselle McKlein, ou Inspecteur, comme vous préférez, ne voyez point en cela une menace ou quelque chose que je voudrai révéler, cela ne concerne que vous… Mais…

Voila, le Mais, un mot qui allait être radical et surtout qui allait permettre à Saul de se rapprocher d'elle, de devenir de plus en plus familial, d'ailleurs il vint se mettre devant elle, plantant son regard dans celui de la jeune femme, toujours avec ce nœud dans son estomac, un nœud qui le dérangeait un peu mais ne l'arrêta point dans ses actions, au contraire cela avait tendance à le pousser de plus en plus loin.

- Oublions le coté avocat je vous prie, ce que je voulais dire c'était que si vous vous posez des questions sur vous… enfin sur cette partie de vous, sachez qu'en cas de besoin je pourrai vous répondre et peut être vous aider à mieux comprendre certaines choses… Bien entendu je ne parle pas de maintenant, ici dans cette situation, mais sachez qu'au cas ou, ma porte vous est ouverte.

Et voila, il venait de jeter la pierre dans la marre, venir créer cette onde de choc qui allait peut être venir passer dans la tête de la jeune femme, ce petit doute qui pourrait la pousser un jour à venir vers lui pour non se confier, mais bien trouver des réponses sur certaines envies, sur certaines sensations, de plus il pourrait vite le voir dans les rêves de celle-ci si tout cela la triturait un peu. Il vint offrir un simple sourire, tout ce qui est de plus naturel en venant faire un petit signe de tête, comme s'inclinant et s'éloigna juste un peu pour se poser contre son bureau, presque assis dessus, se mettant bien plus à l'aise, attendant vraiment de voir comment elle allait réagir ou si elle allait chercher la fuite. Il savait que tout cela menait à un sujet bien plus instable et dangereux mais sans risque on arrive à rien, puis sans le vouloir réellement, lui avait envie de s'intégrer bien plus dans la vie de Lou.

C’est vrai que je n’avais rien à me reprocher concernant la mort de la jeune femme, mais c’est tout ce que j’avais trouvé à répondre. Il est naturel pour une personne humaine de dire d’être désolée quand quelqu’un annonce la mort de l’un de ses proches. En y réfléchissant bien, c’est assez stupide mais c’est les valeurs humaines qui veulent ça. Le comportement du démon m’étonnait. Je ne pensais pas que la mort d’une humaine pouvait rendre triste l’un de ces être. Il faut croire que je me suis trompée, qu’ils ne sont pas aussi insensibles… à moins que le démon en face de moi était en train de me jouer la comédie. C’est frustrant de ne pas savoir lire dans les pensées des gens, au moins je pourrais mieux le cerner. Enfin, je n’avais pas à me plaindre. Le pouvoir de régénération m’avait souvent sauvé la mise, surtout à mes 17 ans, le soir où j’avais failli mourir dans un accident de moto. Moi je m’en suis sortie, mais pas le conducteur. Adam m’a dit que c’était Dieu qui m’avait sauvé. D’ailleurs pour le remercier, il avait redoublé d’effort dans ses prières. Plus les années passent, plus je sais que Dieu n’a rien avoir là dedans. C’est la première fois de ma vie que j’avais autant souffert. Je me suis réveillée au bord de l’autoroute. Je pense que j’ai été morte par le coup du lapin. Ensuite, ceux sont mes côtes cassées qui se sont réparées, suivis de ma jambe qui ne ressemblait plus du tout à une jambe humaine… enfin il faut mieux oublier ce moment pas très agréable. Vive la mémoire sélective !
Je continuais à regarder l’horloge. Je sais que mon attitude était puérile mais je m’en fichais royalement de ce que l’avocat pouvait penser. Si ça se trouve c’est la première et la dernière fois que je le voyais dans ma vie, pourquoi s’embêter avec ce détail ? Tous les démons au commissariat étaient donc aussi au courant de ce petit détail ? Et dire que cela fait x années que j’essaye de le cacher en vain ! Pourquoi les premiers intéressés sont-ils les derniers prévenus ? J’ai dépensé de l’énergie à rien. En fin de compte, c’est peut-être grâce à cette particularité que j’ai été embauché et non à l’art du combat à main nu ! D’ailleurs, malgré que je sache très bien me défendre, cela ne fait pas le poids devant un démon en rogne. Combien de fois mon visage est venu rencontré violemment un mur. C’est pour cela que lorsque je m’entraîne, j’exige que cela soit avec un collègue démon. Le peu d’estime qu’ils ont pour moi fait qu’ils ne mesurent pas la force de ces coûts. J’évolue et eux ont la satisfaction de me frapper. Il est vrai que parfois je suis très énervante avec eux, je l’avoue mais c’est dans ma nature. Je ne peux rien y faire.

Je me retournais enfin comme une grande fille… et oui parfois je peux l’être ! J’affrontais une nouvelle fois son regard. J’avais l’impression qu’il pouvait analyser mes moindres faits et gestes, entendre les pulsassions de mon cœur, sentir mon odeur… paranoïaque. Décidemment, je ne suis pas une personne stable. Tant pis, je ferais mieux dans une autre vie.

- Merci mais je ne veux riens avoir. Mon père est celui qui m’a élevé, qui m’a aimé. Je n’ai besoin de rien savoir d’autre. De plus si ce détail arriverait par être connu de tous, je sais très bien de où cela proviendra.

Une menace, oui une toute petite, emballée dans un jolie paquet. Je ne savais pas trop sur quoi je pourrais me venger. Vous me voyez gagner un combat fasse à cet homme ? Moi je m’imagine plutôt gisant par terre. Je sais quand je n’ai pas le dessus. Par contre j’ai le don inné de faire tout pour mettre des bâtons dans les jambes des gens que je n’apprécie pas. Je peux être considérée comme être faible, mais il ne faut mieux pas m’avoir comme ennemi.
Une partie de moi aurait dû saisir cette occasion. Pourquoi je suis autant intriguée par cette espèce ? Pourquoi j’ai des besoins et des désirs refoulés ? Pourquoi je suis venue au monde ? Qui est celui qui a baisé avec ma mère ? Ce que je suis tout simplement.
Je sais que j’aurais pu en parler à la première intéressée, c’est-à-dire mon adorable maman… mais la dernière fois elle a essayé de m’étrangler… si je lui en parle, elle risque de m’accueillir avec un couteau. Maintenant c’est Adam qui s’occupe d’elle et c’est mieux comme ça.

- Je pense que notre discussion est terminée !

Annonçais-je d’une voix un peu trop brusque. Il faut me comprendre, il venait de mettre les pieds dans un terrain miné.

Elle vint défendre la cause de son père, des émotions avant le sang, et sans le vouloir Saul eut un petit rictus, un sourire léger car elle ne comprenait pas totalement le sens de l'invitation qu'il lui avait lancé, une invitation qui n'avait rien avoir avec le faite de dévoiler qui est son géniteur, qui est sa vraie famille, mais plus ce qu'elle pouvait ressentir elle, au plus profond de son être, de son propre sang de sa propre chair. Alors doucement alors que celle-ci avait achevé son speech par une petite menace qu'il vint vite effacer pour éviter de gâcher la "bonne entente" qu'il tentait de créer, il vint prendre la main de la jeune femme, laisser les doigts glisseur sur les siens, et cela lui fit une étrange sensation, comme des picotements qui vinrent le traverser de part en part. Bizarre, est ce que son hôte aurait une poussée hormonale face à ce contact? Ou était ce lui qui était dérangé par quelque chose d'autre? Il n'avait pas envie de s'attarder sur ce détail, même si le regard de Saul vint trahir sa surprise, glissant sur ces mains qui étaient en contact avec une étincelle de curiosité. Mais il reprit son souffle et redressa les yeux pour les planter dans ceux de son interlocutrice.

- Je ne parlais point de famille, de liens autres que ceux que vous avez choisis… Je parlais plus de vous aider.

Aider, oui voila le terme qu'il fallait choisir, un terme qui montrait clairement une intention positive ou bénéfique envers quelqu'un. Et justement il avait envie d'un coup de jouer sur un détail, montrer encore qu'elle ne connaissait pas si bien les démons que cela, et donc un peu la manipuler en utilisant des tours de passe passe qui finalement lui donneraient peut être un jour la victoire désirée.

- Peu des miens savent ressentir ce genre de présence, souvent car ils ne se consacrent pas assez au monde qui les entoure. Alors je garderai votre petit secret, mais vous allez avoir besoin de quelqu'un… A qui vous allez demander pourquoi votre appétit n'arrive t'il pas à être toujours rassasié? Pourquoi certaines choses tel que votre propre corps arrive à vous faire du mal.

Il parlait bien sur des crocs qui pouvait avoir tendance à pousser, comme il parlait de la soif de sang qu'elle devait surement ressentir incomblée. Des détails qui pourraient raviser cette jeune femme qui exprima subitement son désir de mettre fin à tout cela, et sans aucune méchanceté, il relâcha la main de celle-ci pour lui permettre de partir si tel était son désir, venant reculer de quelques pas vers son bureau à nouveau et ne s'opposant point au départ de celle-ci, comprenant bien que si il devait tenter de la garder de force en ce lieu cela ne ferait que la pousser à avoir encore plus envie de le quitter.

- Sachez donc que ma porte vous reste ouverte Mademoiselle McKlein, et merci pour cet entretien.

DIt il avec politesse en venant la regarder, attendant peut être qu'elle montre un désir de rester, d'approfondir cette conversation, ou peut être allait elle partir directement, un détail qui ne serait pas gênant vu qu'il savait déjà que leur route allait se recroiser, mais au fond de lui, quelque chose lui donnait envie qu'elle reste, qu'elle soit présente et qu'ils puissent encore échanger quelques mots, peut être juste pour pouvoir encore créer ce contact entre leurs peau qui commençait à lui donner une sensation étrange de manque, comme si justement il n'avait pas eut assez de temps ces derniers temps.

Je n'étais pas idiote, je savais très bien qu'il ne parlait pas de mes origines familiales mais des problèmes génétiques que cela pouvait engendrer. Mon don de régénération est apparût au moment de l'adolescence. Du moins, quand j'étais enfant je ne me souviens pas que mes blessures se guérissaient seules. Cet envie constante de sang et mes canines qui sont douloureuses, par contre cela est récent. Je n'ai pas véritablement de crocs comme les démons de sang pur, mais mes canines sont plus pointues que la normal. Heureusement pour moi, cela reste discret, c'est juste mon dentiste qui m'a fait la remarque un jour puisqu'il s'était coupé le doigt en faisant des examens. Il n'avait pas prêté plus d'attention et moi non plus. Je ne dirais pas que la nourriture normale ne me rassasie pas, mais j'ai toujours l'impression qu'il me manque quelque chose. J'aimerais beaucoup pouvoir parler de ça avec une personne qui rencontre les mêmes problèmes que moi. Le seul ic c'est que je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer ce genre de personne. D'ailleurs, ce n'est pas le genre de chose que l'on cri par dessus les toits.
Est-ce qu'il est judicieux de parler de ça avec un total inconnu ? Il semblait vouloir m'aider mais je ne suis pas d'une nature à me livrer facilement. J'ai toujours peur de me faire trahir, d'être déçue, sans oublier que le peu de démon que j'ai rencontré dans ma vie ne rentrent pas dans mon estime.

Je me retournais vers lui, moins décidée à ouvrir la porte. Cela fait des années que je cherche à ce que l'on répondre à mes question. Si je ne contrôle pas ce que je suis, un jour je finirais par déraper. Je ne savais pas si cette particularité pouvait se développer, en quoi elle consiste vraiment, si mon côté démon allait s'accentuer. Dieu que je déteste m'avouer que je suis à moitié comme eux, cela me donne des frissons désagréable dans le dos. Ma mère avait peut-être raison, je suis sûrement un monstre, partagée entre deux races, entre deux mondes.

Au lieu d'expliquer ce que mon corps était capable de faire, je décidais d'agir. Je m'avançais vers le bureau de l'avocat, les mains tremblantes. Il faut me comprendre, j'ai toujours gardé ça secret. Afin que cela ne me hante pas, j'ai tout fait pour oublier que j'étais différente. Je pris le coupe papier et m'entailla la main. Le sang en jaillit, mais à peine quelques secondes après, la plaie se referma.

Cela s'est déclaré au moment de mon adolescence.

Plus précisément, j'avais essayé de me couper les veines. Réaction peu honorable je l'avoue, mais je l'ai fait dans un moment de pur désespoir. Ce don m'avait pour ainsi dire sauvait la vie. Il est très utile mais peu discret. Lorsque vous avez des bleus la veille, et que le lendemain matin il n'en reste plus rien, cela a le don d'éveiller les soupçons.

et ce n'est pas tout, mais cela je n'ai pas besoin de vous l'expliquer..

Il venait de me parler de l'envie de sang et de ses crocs. De toute manière, même si l'envie est bien là, il en est hors de question que j'y répondre ! Beurk !

Je le regardais droit dans les yeux. Comment allait-il réagir face à cette petite démonstration ? Connaissait-il des personnes comme moi ?

Pourquoi voulez-vous m'aider ?

Demandais-je de nouveau méfiante.

Il vint se retenir de sourire en voyant celle-ci s'arrêter au lieu de quitter les lieux, se retournant vers lui pour faire une petite démonstration de ce qu'il disait, les dons qui venaient apparaitre chez elle, précisant même quand cela avait commencé. Le faite qu'elle aborde cette conversation était parfaite, premièrement il en apprenait plus sur elle pour son travail envers le Patron, mais il venait enfin créer un lien entre eux, une raison pour de futurs contacts. Alors il l'écouta sans l'interrompre, venant la regarder parler de ce qui lui arrivait pour finir par la question qui montra encore la méfiance de la jeune femme. Il y avait bien des réponses possibles, mais il devait prendre le juste milieu car dire que c'est juste par plaisir d'aider autrui allait éveiller sa méfiance, passant trop pour gentil, tandis que dire que c'est purement par intérêt pour elle ferait pervers un peu trop curieux.

- Un humain ne voit pas la différence entre vous et moi, il voit un être qui a des pouvoirs, donc des responsabilités et beaucoup d'humains jugent une généralité sur un cas… Vous savez l'homme agressé par un noir aura tendance à dire que tous les noirs sont agressifs… Vous comprenez mon raisonnement?

Dit il pour mettre en avant non le coté raciste de l'humanité, mais leur facilité à juger et faire une généralité d'un cas qui peut être unique.

- Quelque part les personnes comme vous ne maitrisent pas les dons de leur nature et peuvent créer des accidents sans le vouloir, ce qui nous nuit en partie, mais aussi certains d'entre nous se sentent responsables… Comment dire, vous parliez de votre famille, c'est bien, mais ils ne vous ont pas préparé à cela et celui qui en est la cause ne vous guide pas, donc souvent en voyant un hybride on peut avoir l'envie de l'aider à découvrir ce qu'un être à oublié de montrer.

En quelque sorte il venait de dire que Lucifer était un incompétent qui aurait du veiller un peu sur sa fille et lui apprendre les bases de sa nature, mais c'était seulement des mots pour exprimer une raison de l'aider, comme si lui se sentait responsable de ce qui pouvait arriver à la jeune femme. Montrant à nouveau que tous les démons son différents au passage, mais en prime il avait comme une envie de continuer à converser avec elle, se rapprocher, ce qu'il fit en prenant un mouchoir pour enlever le peu de sang qui avait coulé.

- Vous savez qu'à un moment vous risquez d'avoir une faim que vous ne pourrez point assouvir de façon naturelle?

Il parlait de la soif de sang, cette envie de sang qui non comblée deviendrait de plus en plus présente, même si cela devait être moins grave chez une femme comme elle, ce serait présent, cela fait parti de sa nature tout comme la régénération, mais il avait lancé cette phrase non pour l'inquiéter, juste pour garder le sujet à jour. En essuyant la main de cette Lou, il sentit une forme de frisson l'envahir totalement, ce qui le surpris et secoua un peu la tête pour se ressaisir avant de continuer ce qu'il avait entreprit, expliquer à celle ou ce qu'il pouvait faire pour elle.

- Je peux vous aider à comprendre votre corps, ce qu'il peut vous arriver, vos limites, et gérer certains cotés de vous qui pourraient être dangereux le jour ou ils se déclarent sans que vous soyez prête… Il est inoffensif de guérir, mais si un jour vous vous disputez avec un collègue, un ami ou un compagnon et que sans le vouloir vous le propulsé par la fenêtre et sans le toucher, une fois écrasé à terre il sera trop tard…

Une façon de faire comprendre à Lou que certains pouvoir pourraient apparaitre, faire du tord à celle-ci ou son entourage. Bien entendu un hybride n'arrive pas à utiliser la télékinésie sur un homme, mais si elle balance un objet lourd sur celui-ci, cela peut suffire à le tuer ou le blesser gravement.

J'ai vraiment peur de ce que je peux devenir et Saul en jouait parfaitement. Je suis censée renvoyer les démons dans la pleine des mortels et non en devenir une. Je suis un être à part et cela n'a rien de réjouissant. Quand vous ne contrôlez plus votre propre corps, c'est pire que de la frustration. Je détestais l'idée de demander de l'aide à un démon, mais puisqu'il m'avait généreusement tendu la main. Ce n'est pas parce que je lui montre une partie de moi que je lui fais confiance. Je ne donne pas ma confiance aussi facilement. Je la reprend plus vite que je la donne. Il n'éveillait pas ma méfiance, mais je compte bien rester sur mes gardes. Ce que je pense est assez paradoxal puisque précédemment je l'ai laissé me toucher. J'ai pris le risque qui veuille force mes barrières psychiques afin de me posséder. Pourquoi avais-je été aussi laxiste ? Il est vrai que Gabriel n'a rien a gagner en voulant changer de corps. Après tout, son hôte avait un travail important, un physique attrayant et d'après les dires, ils s'entendent à merveille. Je ne savais pas ce que cela faisait de se faire posséder ! Comment ces humains pouvaient-ils supporter le fait de ne plus être le maître de leur propre corps ? Ma nature faisait déjà que j'avais l'impression de perdre le contrôle... la mort serait plus douce à une possession me concernant. D'ailleurs en parlant de ça, est-ce que les hybrides peuvent se faire posséder ? Hum sûrement.

Oui je comprend.Lui répondis-je en esquissant un pâle sourire.

Je plongeais mon regard dans le sien en l'écoutant parler.

Il est hors de question que je me nourrisse comme vous !

Rétorquais-je en réprimant une grimace. Beurk. Je lèche mon propre sang lorsque je me blesse, mais il y a une grande différence entre ça et boire le sang des autres.
J'eu également un frisson lorsqu'il essuya le sang qu'il restait sur ma main. Je ne savais pas pourquoi je réagissais ainsi mais en tout cas ce frisson était loin d'être désagréable.

En effet, personne dans ma famille était bien placé pour s'occuper de ce problème. Si mon frère finissait par le découvrir, j'étais certaine qu'il me rejetterait et qu'il s'entêterait à vouloir m'exorciser. Autant qu'il ne le sache pas. Cela me blesserait qu'il me rejette... avec ma mère c'est habituel mais pas mon frère, il est tout pour moi.

Ce n'est guère jouissif ce que vous me racontez !

Dis-je en souriant mais le sourire cette fois-ci ressemblait à une grimace. J'essayais d'imaginer la scène, moi en train de propulser un collègue à travers la fenêtre. Dieu merci, ce sont pratiquement tous des démons.

Que dois-je faire alors ? Peut-être devrions nous parler de ça un autre jour, après tout nous sommes sur votre lieu de travail.

Elle refusait déjà la prise de sang, et quelque part cela montrait que la jeune femme tenait à son humanité, mais il était persuadé en lui que quelque part son père génétique serait fier si sa petite fifille venait à prendre le sang d'un humain. Une chose qu'il devra pousser à développer, un besoin des démons que les hybrides ne semblaient pas avoir, mais croyez le, il poussera Lou à avoir ce besoin, quitte à jour de psychologie. Sans s'en rendre compte il se rapprocha d'elle après avoir retiré le sang de sa main, se rapprochant lentement, presque contre elle, mais sans jamais quitter son regard, l'écoutant à moitié comme si pendant un instant il était hypnotisé et la il sentit quelque chose d'encore plus troublant qui vint réellement le déranger, et il trouva l'excuse bidon pour lui-même en mettant cela sur Gabriel, d'ailleurs il hésita pas en son esprit à lui faire remarquer.

**Gabriel, cesse de ressentir ces choses la, c'est hideux, étrange.**

Mais malgré qu'il gronda son hôte, il ne faisait que se mentir, sentant bien que quelque chose venait le déranger, l'attirer, et ceux d'une façon qu'il ne pouvait expliquer en dehors de quelques excuses qu'il se donna, tel que l'attirance pour le pouvoir, le sang de Lucifer, ou alors car elle est un être unique en son genre, un trophée, et il se contenta de ces mensonges pour voiler à son propre esprit la réalité de ce qui était occupé de le déranger. Il revint à la surface seulement au moment ou celle-ci vint parler d'ailleurs… Ailleurs? En voila une somptueuse idée, et elle put voir une étincelle dans son regard, un sourire presque suave à cette idée, mais surtout voir qu'il sortait de ses pensées.

- Veuillez me pardonner, votre regard… Je m'étais perdu dedans...

Exprima t'il d'une voix plus chaude et douce, presque un murmure ou une caresse, alors qu'il était toujours aussi proche d'elle. Ces mots étaient quelque part vrai, mais surtout cela pouvait exprimer le faite qu'il semblait absent un instant, éviter de faire croire autre chose de faux, après tout chaque être peut avoir un moment ou il se décroche de la réalité.

- Laissez moi vous inviter en ma demeure, nous pourrons discuter librement et tranquillement, de plus vous aurez le loisir de voir ou je vis et peut être être rassurée sur ma façon de vivre.

C'était une invitation claire, une invitation à passer chez lui, dans la gueule du loup en prétextant que cela pourrait la rassurer. Oui elle ne verrait pas de chaines au mur, pas de menottes sur la table, pas de fouets ou d'armes de torture, juste une maison assez bien classée et rangée minutieusement, une demeure d'humain un peu perfectionniste sur la disposition des choses, mais d'humain quand même. Bon il faut dire que le choix du lieu était risqué car il offrait un accès à sa demeure à une sorte d'ennemie, une chasseuse et flic, mais il n'avait put résister à l'envie de l'avoir en face de lui, ainsi, si proche et chez lui. Mais Gabriel comme Saul ne sont pas idiots, et si Saul est sur de lui, Gabriel est plus prudent et prit d'un coup la relève en venant lentement effleurer la main de la jeune Lou, la regardant toujours dans les yeux en venant lentement se pincer la lèvre inférieur. Pourquoi lui prendre la main? Car d'un geste léger il l'attira un peu plus contre lui, contre son corps pour que les formes s'épousent un instant et ceux non dans un but pervers mais bien pour créer un contact qui pourrait la troubler.

- Je sais que vous nous faites point confiance, mais à être sincère, voir une présence un instant et qui n'est pas lié aux affaires serait aussi pour moi une forme de chance, ce serait quelque chose d'agréable et puis… Nous pourrons répondre à vos questions… Il est persuadé que vous êtes tentée, et le bon savoir vivre vous pousserait à refuser, mais je vous prie… Acceptez.

Et oui, pas pour rien que le démon et l'hôte s'entendent si bien, même si petit à petit l'hôte disparait derrière Saul.

J’avais l’impression d’être une comédienne qui a totalement oublié sa réplique. Je ne savais pas comment réagir. Si la discussion était restée typiquement professionnelle, je ne me sentirais pas aussi démunie. Je n’arrivais pas à véritablement cerner mon interlocuteur et cela avait le don de m’énerver contre moi-même. Je n’avais jamais eu de véritables discussions avec un démon. Je m’étais toujours promise de rester distante avec les gens de cet espèce, et de ne jamais entrer en contact avec, peau contre peau. Je venais d’enfreindre en à peine une demi heure mes sages résolutions. Qu’Est-ce qu’y me prenais à vouloir me dévoiler autant ? Ce démon est semblable aux autres que j’ai pu croiser, qu’Est-ce qu’y fait qu’il puisse m’attirer autant ? J’essayais de détourner les yeux, gênée qu’il me dévisage ainsi… mais mon regard ne quitta pas le sien. Comme j’aimerais avoir la faculté de lire dans les pensées ! Peut-être que les choses seraient moins compliquées.

J’eu un petit sourire moqueur lorsqu’il me dit qu’il s’était perdu dans mon regard. S’il essayait de m’attendrir, ou de me charmer, il allait falloir trouver autre chose. Je ne suis pas de celles qui fondent au moindre compliment. Bien que cela soit agréable de se faire complimenter ! Il fallait l’avouer que c’était tout de même plus poétique que ce que j’avais déjà pu entendre. Dommage pour lui, le fait que je puisse devenir un être buveur de sang, me donne pas envie de jouer les romantiques. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’il avait quelque chose derrière la tête. Les choses étaient trop simples ! Je ne le montrais pourtant pas. Cela peut servir de prétendre être plus bête que l’on est.

- Chez vous ?

Cela n’était pas vraiment une question. J’étais surprise de cette proposition. Se doutait-il qu’il était en train d’inviter chez lui l’une des meilleures exorciste de la région ? Croyez moi, je ne me vante pas ! Je me fie simplement aux statistiques.

- Cela me semble un peu prématuré…

Je sentis sa main effleurer la mienne délicatement. Je n’eu pas le temps de réagir que l’homme se permit de m’attirer contre lui. Je pouvais sentir son corps contre le mien. Même s’il n’y avait aucunes connotations sexuelles, ce contact n’avait rien d’innocent. Heureusement que je n’ai pas tendance à rougir, cela aurait rendu la scène plus gênante. Je finis par m’écarter, mais seulement au bout de quelques secondes. Cette étreinte n’avait rien de désagréable, je ne suis pas faite de glace après tout… mais je me demandais où il voulait bien en venir.

Les vous… il parlait de lui et de son hôte ? Cela avait le don de me donner la migraine… deux personnes en un seul corps… c’est injuste, moi je suis seule et je n’ai qu’un cerveau.

- à quoi jouez vous ? Il en faut plus pour me charmer Monsieur McGregor !

Répondis-je en montrant nullement mon trouble.

A chaque seconde qui défilait Saul analysa Lou sans entrer en son esprit, un peu troublé quand Gabriel prit quelques initiatives, mais surtout sans le vouloir à venir ainsi la coller à lui, il se retrouva bien plus troublé qu'il ne pensait, qu'il ne pouvait même l'imaginer et il se rendait compte que cette femme avait un pouvoir sur lui, un pouvoir qu'il n'arrivait toujours point à comprendre. Lou utilisa directement une forme de défense, venant faire comprendre qu'il était tôt pour ce genre de rendez vous, mais pourquoi devrait elle avoir peur? Après tout elle est capable d'exorciser si quelque chose devait mal tourner, donc aucune crainte pour elle non? De plus, pourquoi ferait il du mal à cette femme qui est la fille du Patron? Ah c'est vrai, c'est un détail qu'elle ignore… En reculant ainsi elle vint aussi libérer Saul d'une entrave, le faite qu'elle le troublait et en se montrant forte et demandant à quoi il jouait, Saul reprit le relais, venant se rapprocher de Lou une nouvelle fois mais sans venir se coller à elle finalement, juste remonter la main lentement et effleurer sa joue des doigts.

- Si un jour je souhaite vous charmer Mademoiselle McKlein, croyez moi que vous le remarquerez de suite.

Le remarquer, oui que ce soit dans ses gestes ou dans les mots car Saul pouvait être bien plus entreprenant, et si il voulait la charmer, en tout cas en en étant conscient, il l'aurait déjà collé au mur en laissant ses doigts effleurer sa peau… Hey mais attendez? C'est presque cela, sauf qu'elle n'ait pas collée au mur. Bon en attendant tout cela c'était bien joli mais cela n'avait point convaincu la damoiselle de venir le suivre, alors il continua son petit jeu, la main quittant cette joue pour venir flatter son épaule.

- Je préfère avoir cette conversation dans un sanctuaire ou personne ne pourrait venir écouter… Je vous proposerai bien de venir chez vous, mais ce ne serait point convenable. Acceptez mademoiselle, acceptez, je sais que quelque part en vous, cela vous tente.

Après tout la tentation fait parti des hommes et des démons, alors comme les deux elle devait en ressentir les effets, et il venait en quelque sort la pousser à céder à cette tentation, à céder et le suivre. Mais quelque part il savait que la jeune femme voulait le suivre, qu'elle ne faisait que garder les apparences intactes, et si il savait cela c'était simple, monsieur connaissant l'esprit de celle-ci il savait très bien que si elle ne voulait pas le suivre, elle lui aurait dit "non" en pleine face, elle avait le caractère assez fort pour, non ici elle n'avait point refusé, elle cherchait juste une porte de sortie pour se forcer à dire non.

- Vous savez, depuis…. enfin depuis un certain temps, la compagnie n'est que professionnelle, et je dois dire que vous aider me fera aussi du bien. Je ne demande point votre confiance, juste une conversation dans un lieu plus "simple".

Chaque mot était suave, sauf quand il avait dit depuis, la un trouble était né, celui de Gabriel par rapport à sa défunte femme, mais il se reprit assez vite pour toujours se montrer des plus chaleureux et doux avec elle et à ces mots la main quitta l'épaule de Lou, glissant le long de son bras avant de revenir vers lui. Il ne quitta par contre à aucun moment le regard de cette femme, comme si il savait que ce simple contact visuel permettait à ce cher Saul d'avoir un faible contrôle sur les choix de la jeune femme. Mais ce qu'elle n'imaginait pas encore, c'est que chez lui, il sortirait un jeu tout autre pour se rapprocher encore plus d'elle.

Je fronçais les sourcils, je le trouvais très étrange. Je fus tout de même rassurée que les intentions de mon interlocuteur n’étaient pas de jouer les Don Juan. J’étais soulagée mais en même temps vexée, n’étais-je pas assez jolie pour un démon ? Hum… je dis que Gabriel est bizarre, mais moi-même je le suis. J’ai une personnalité étrange, lunatique et instable ! En fin de compte, qui suis-je pour le juger ? De plus, les démons sont connus pour être plus démonstratifs, il est vrai que s’il avait des vues sur moi, cela ferait longtemps que je me serais retrouvée plaquée contre le mur, non ? J’avoue que j’essayais de me rassurer. La principale chose qui me faisait rester, c’est que cet homme pouvait répondre aux questions qui me tourmentent. Je devais saisir cette occasion, qui peut-être ne se représentera jamais. J’ai besoin de savoir plus de chose sur moi, de découvrir ce dont je suis capable… J’ai trop longtemps joué l’autruche, il est temps d’affronter la vérité et de prendre mes responsabilités. Il est vrai que je ne risquais rien, si jamais ce démon avait des manières déplaisantes, je suis l’une des mieux placées pour l’en dissuader. Je ne suis pas une femme fragile. Je maitrise le combat à main nu, je sais éviter les coups… après tout, je ne suis pas flic au service démonologie pour rien. De plus, il ne serait pas dans les intérêts de l’avocat de m’avoir comme ennemie.

- Je ne vis pas seule de toute manière.

En effet, je partage mon appartement avec un très bon ami, Grégory. Cela est rassurant de savoir qu’il y a un homme à la maison. Je dors mieux depuis qu’il a emménagé avec moi. Sans me douter qu’un certain serpent veille sur mes nuits et espionne le moindre de mes faits et gestes. Gabriel me connait, c’est sûrement grâce à cela qu’il réussit à autant me manipuler. Enfin, comme d’habitude, je suis la dernière au courant de ce genre de chose.

- … J’accepte !

Dis-je en ne cachant pas mon hésitation. Quelque part, il me faisait pitié. Je ne pense pas, qu’à sa place, j’aurais pu supporter de vivre dans l’être aimé. Je ne savais pas si le démon était déjà là lorsque la tragédie est arrivée. En tout cas, cela semblait l’avoir marqué… non ? Je sais je suis bien naïve.
Je sortis le portable de ma poche pour prévenir Grégory que j’allais avoir du retard et qu’il ne s’inquiète pas. Cela me rassurais de prévenir quelqu’un… si jamais je ne revenais pas, il sera le premier à vouloir rendre des comptes au premier intéressé.

- Je vous suis en voiture, cela sera plus simple !

Une fois arrivée dans ma voiture, je détachais ma queue de cheval pour libérer ma tignasse brune et me recoiffais. Je me regardais dans la glace, et en me regardant je m’envoyais un regard accusateur. N’importe quoi, maintenant j’essayais de me rendre plus présentable. Je finis par voir la voiture de l’avocat démarrer, et le suivis. Cela fait plus indépendante de prendre sa propre voiture, non ? Rho ! Que la vie est compliquée.

Naïve? Un peu oui, bien entendu Gabriel était touché par la perte de sa femme, mais Saul, franchement cela n'était que la bonne occasion pour avoir un corps, donc franchement, tant mieux si elle est morte. Puis vu le chagrin, vu la souffrance, cette mort a dut être violente et surement que son âme est damnée, donc c'est encore mieux… Il faut dire par contre que l'idée de la courtiser passait de plus en plus dans la tête du démon, et d'ailleurs il se disait que ce serait un bon prétexte pour encore plus étudier la jeune femme si le Patron lui demandait pourquoi se rapprochement, en devenant plus intime elle se dévoilerait plus. Malheureusement ceci était encore un mensonge car ce rapprochement était purement personnel et non intéressé, ce qui le rendait encore plus difficile à gérer. Enfin vous avez déjà comprit ce petit détail.

Il eut un petit sourire de voir qu'elle vint prévenir une personne, mais encore plus de voir que celle-ci voulait prendre sa voiture, son indépendance, surement une façon de se sentir en sécurité, de se dire qu'elle pourrait partir comme elle veut, quand elle veut. Alors il accepta, avec joie et vint chercher sa voiture, une Shelby de 1969, pas le genre de voiture courante pour un avocat, mais le démon tout comme l'humain adoraient cette voiture. Il attendit un peu avant de démarrer, s'assurer qu'elle le suivait bien et franchement il aurait adorer pouvoir lire son esprit en ce moment, savoir qu'elle tentait de se rendre plus présentable, cela lui aurait prouvé qu'il marchait vraiment vers la bonne voie. Roulant alors tranquillement au travers des rues de la ville, c'est après quelques minutes qu'il s'arrêta devant une grande et belle maison, celle d'une famille et non d'un simple homme seul, il vint stationner devant la porte, laissant bien la place à Lou et sortit lentement de la voiture en jetant un regard vers elle, trouvant que les cheveux détachés lui allaient encore mieux.

Il s'approcha un instant mais au dernier moment se détourna pour l'inviter à entrer en sa demeure, venant ouvrir la porte pour laisser apparaitre une maison propre, en ordre, possédant une certaine classe, mais ce qui était surprenant c'était la passion de Gabriel pour l'horizon, les photos étaient celles des cieux, de l'océan, d'une ville vue du toit d'un immeuble, comme si celui-ci cherchait à s'évader la plus part du temps. Il retira son veston, restant en chemise, venant prendre un cintre pour le prendre proprement..

- Faites comme chez vous.

Dit il au début, se montrant un hôte vraiment agréable avec ses invités, surtout avec celle-ci, mais quand il se retourna vers elle, la revoir la lui fit comme un choc violent et d'un coup il ne put se retenir de prendre la parole tout autrement, confesser quelque chose qui allait surement la surprendre, ou peut être qui sait, l'étonner.

- Je dois vous avouer une chose… J'ai menti sur un point. L'envie de vous charmer est bien présente, vous avez quelque chose de si… Particulier, je n'arrive point à le définir. Et croyez moi, je me bat pour ne point venir vous toucher.

Il joua la carte pseudo franc jeu qui faisait aussi partit de sa petite manipulation, et d'ailleurs en parlant de cela, alors qu'ils étaient à peine entrés, il vint se rapprocher d'elle, la regarder dans les yeux, venir se planter la à admirer ces yeux. Il aurait pu jouer de subtilité mais cela n'aurait rien donné de bon car la méfiance de la jeune femme lui aurait fait sonné des alarmes à chaque geste discret. Une fois proche d'elle, il posa la main sur la hanche de celle-ci, et continua à parler, mais d'un ton plus calme car le précédent montrait clairement que quelque chose le troublait.

- Mais cela ne m'empêchera point de venir apporter réponses à vos questions, au contraire, cela me motive encore plus.

Et en disant cela, il avait approché son visage au point qu'elle pouvait sentir son souffle la caresser.

Pendant les quelques minutes du trajet, je n’arrêtais pas de m’auto sermonner sur le fait que je sois aussi faible. Ce n’est pas mon genre de suivre un inconnu pour aller chez lui. C’est au temps de l’adolescence que j’avais été aussi inconsciente. Je prenais toutes les occasions qui se présentaient à moi pour retarder l’heure où je devrais retourner chez moi. Vivre au domicile familial avait été pour moi un calvaire de tous les temps. Quand votre propre mère vous regarde avec une mine dégoûté, même si vous essayez de jouer la carte de la neutralité, au fond, cela vous blesse au plus profond de votre être. J’aurais bien aimé avoir une relation mère fille comme mes amies di quartier. Elles se promenaient entre « femmes » avec leur mère, faisaient du shopping, parlaient un peu des garçons, faisaient des câlins… Je n’ai jamais rien connu de tel. J’ai dû apprendre à devenir une « femme » seule. Heureusement, je pouvais compter sur la mère de ma meilleure amie de l’époque Asalyia. Il faut dire qu’elle a toujours été là pour moi. C’est elle qui m’a expliqué ce qu’était les règles menstruelles et comment il fallait les gérer. Ma mère ne sait jamais inquiétée de ce genre de chose. C’est à cause de ce comportement, que je pensais être le fruit d’un viol… Dans ses moments de délires, parfois je suis le fruit d’un viol, parfois non. Je pense qu’il faut que je fasse abstraction de la manière où je suis venue au monde. Je suis là, c’est tout. La façon dont j’ai été procréé ne me regarde pas vraiment. Ce n’est pas important pour la suite de mon histoire.

Je sortais de la voiture, lorsqu’on arriva au niveau d’une grande et belle maison. Malgré que je m’attendais à ce qu’il ne vive pas dans un taudis, j’en eu le souffle coupé. Elle faisait au moins 7 fois mon propre appartement et encore je le partageais. J’aurais peut-être dû mieux travailler à l’école et devenir avocat… ah oui c’est vrai, qu’Est-ce que je ferais d’une grande maison ? Vous me voyez moi, avec un mari, des enfants, une barrière, un chien et en train de faire une tarte aux pommes… hum c’est difficile à croire. De plus, ma vie est bien trop dangereuse pour que je m’attache à des personnes. Je ne veux pas mettre les miens en danger. Sans oublier que d’élever des enfants entre deux missions, c’est pas top.

J’entrais silencieusement dans la maison. L’intérieur était encore plus beau que l’extérieur. J’avoue aimer son goût pour les photos sur les grands horizons. Cela égayé les pièces et y donnait un peu de couleur.

Faites comme chez vous, facile à dire… j’avais peur de marcher ne voulant pas salir. Mon uniforme était déplacé dans ce lieu. Cela irait mieux avec le décor si j’avais eu une petite robe blanche, moulante avec des escarpins et les cheveux attachés en chignon… j’aime pas les chignons !

Je ne cacha pas ma surprise lorsque l’avocat m’avoua qu’il avait réellement envie de me charmer. Il change d’avis comme de chemise ? Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire moqueur.

- Ca marche quand vous dites ça aux femmes ?

Il s’approchait de plus en plus prêt de moi. J’aurais bien aimé avoir une télécommande magique pour mettre l’action sur pause. J’aurais pu bouger mais je ne le fis pas. Il ne faut pas oublier que je suis joueuse dans l’âme et pas très prude. Son visage se trouva si prêt du miens que je sentis son souffle sur mon propre visage. Je n’avais qu’un léger mouvement de la tête à faire pour répondre à cette envie de l’embrasser.
Je fis mine que j’allais répondre à cette envie mais me détourna au dernier moment en ayant un sourire satisfait. Joueur ? Moi aussi. Il ne fallait pas oublier qu’il m’avait menti dans son bureau.

- C’est un hobbies chez les démons de mentir ?

Dis-je en me reculant un peu pour mieux voir ses réactions.

- Voilà ce que l’on va faire, pour que tout le monde sois satisfait ! Je vous pose une question, vous me répondez de la manière la plus complète, et ensuite vous pouvez exigez quelque chose de moi… n’importe quoi… un baisé par exemple… mais un conseil, il faut toujours préciser l’endroit… je pourrais facilement en jouer.

Ce petit jeu que je lui proposais me semblait une bonne idée. J’en avais presque oublié que je jouais avec le feu avec un démon.

- ou bien, nous restons simplement sur des questions.

La balle était dans son camp, c’était à lui de choisir. C'est une manière, pour moi, de contrôler la situation.

Il faut savoir que ce cher Saul adore l'horizon aussi, d'ailleurs le démon aime aller sur les toits des immeubles pour le crépuscule, regarder les ténèbres envahir la ville petit à petit, c'est quelque chose qui lui montrait aussi que même démon, il n'était qu'une fourmis dans un jardin, et qu'il devait se battre chaque jour pour garder un certain statut auprès du maitre, auprès des Démons, car le monde des hommes peut être impitoyable, mais celui de l'enfer l'est aussi, si pas plus. L'Uniforme de Lou ne le dérangea point, et d'ailleurs il vint presque fermer les yeux quand elle se rapprocha après son petit manège, mais celle-ci vint se détourner, le blessant quelque part alors que cela ne devrait point l'affecter, et il se retourna vers elle, écoutant cette remarque en y répondant du tac au tac.

- Je n'en sais rien, j'avoue que d'habitude je suis plus… Sec.

Oui d'habitude il cherche à posséder, il aurait agripper l'humaine, l'aurait collé au mur pour voler ses lèvres avec une main baladeuse, et étrangement cela fonctionne assez bien, surement car cette prise de pouvoir pouvait avoir un coté excitant ou alors c'est surtout parce que Saul vise des proies nymphomanes ou assez chaudes pour craquer facilement, mais ici il avait agit différemment. Elle parla de mensonge, si cela était un hobbies, non c'était une nature, chose qu'il n'allait point dévoiler non plus, par contre rien ne l'empêchait de tourner cette phrase à sa cause et de l'utiliser contre la jeune femme.

- Croyez moi, j'ai appris qu'un Avocat ment plus qu'un Démon, mais je dois dire que ce mensonge n'était point envers vous, mais envers moi-même.

En quelque sorte il lâcha une vérité pure et dur, il s'était plus mentit à lui-même qu'à la jeune femme, et montrait ainsi une faiblesse, celle ou il refusait de pouvoir avoir cette envie de la charmer, de l'allonger dans sa couche et de passer une nuit emplit de passion, de fougue et de frissons. Il se tourna pour continuer à la suivre, venant encore l'écouter, elle proposait un petit jeu bien dangereux pour elle, un jeu qu'il pourrait utiliser contre elle car à ce stade la, elle ne se rendait pas compte de ce qu'il pourrait demander, surtout qu'être minutieux était de sa nature, elle devait le voir dans ce coté perfectionniste que ce soit ici ou à son bureau, tout était placé avec une précision millimétré, donnant une géométrie parfaite à la pièce sans sacrifier le moindre espace. Mais au lieu d'abuser de cette situation, de cet offre, il allait aussi l'utiliser contre elle.

- Cela ne m'intéresse point, mon offre pour vous aider est totalement gratuite. Et vous faire agir ainsi serait comme si vous deviez vous sentir redevable envers moi, non je préfère de loin que si nos lèvres se touchent un jour, ce soit car vous le désirez et non pour obtenir quelque chose de moi.

La il jouait une carte qui n'était pas habituel chez un démon, surement son coté calculateur et manipulateur, mais il voulait la troubler, la surprendre, montrer qu'il n'était pas à l'image démoniaque qu'elle se faisait, montrer qu'il préférait un geste désiré qu'un geste manipulé alors que bien des démons joueraient à ce jeu volontiers, comme ils font souvent… TU veux quelque chose, donne moi quelque chose… Non, cela ne prendrait pas cette voie la avec Lou, et d'ailleurs assez vite il vint se rapprocher d'elle, se coller à nouveau contre elle, contre son corps, sans aucune hésitation, la poussant un peu à reculer et la faire assoir sur le canapé en se penchant vers elle, comme si il allait prendre une chose qui n'était point à lui, mais la il s'arrêta.

- Vos cheveux sont détachés, vous cachez un trouble dans votre regard… Un avocat à l'habitude de lire le corps d'une personne pour comprendre ce qu'elle prépare… Je sais que vous ressentez une certaine tentation, une envie de céder, alors autant vous laissez maitre de vos émotions… Si vous voulez céder, vous céderez, si vous voulez résister, vous le ferez. Soyez naturelle et ne me craignez point.

Quand il parlait de craindre, il ne parlait pas du coté démoniaque, mais de cette attirance qu'elle pouvait ressentir face au contact démoniaque, il n'en abuserait pas, déjà en faite il abuse de son esprit et intimité dans son travail en l'espionnant, pas besoin de le faire alors qu'ici ce contact n'avait rien d'intéressé mais était totalement de l'ordre privé. Et la il se recula venant s'assoir sur le fauteuil face à elle, faisant un simple geste de la main pour venir attirer vers eux bouteilles et verres au cas ou elle aurait soif, autant de l'alcoolisé que du soft. Un geste télékinétique oui, non pour frimer mais bien montrer à celle-ci que cela aussi elle pourrait le faire, que c'est dans sa nature, donc lui faire comprendre qu'un manque de contrôle peut être dangereux, comme il avait dit.

- Alors Lou, que désirez vous savoir, qu'est ce qui vous brule le plus les lèvres.

Je pensais vraiment qu'il allait accepter le jeu que je venais de lui proposer. J'essayais de cacher mon étonnement lorsqu'il déclina cette proposition. Son aide était totalement gratuite ! Depuis quand sur cette planète les gens vont-ils des choses gratuitement ? Il y avait toujours un prix à payer d'une manière ou d'un autre. Il disait ensuite que si jamais ils arrivaient à ce genre de contact, qu'il souhaitait que cela vienne tout simplement de moi et cela ne soit pas la cause d'un jeu. Si je n'avais pas eu un démon en face de moi, j'aurais dis que cet homme était romantique. Il y avait anguille sous roche mais en tout cas il était en train de faire changer radicalement la vision que j'avais des démons. Je ne vous cache pas que je pense que certains d'entre eux sont de véritables fumiers, mais Gabriel ne semble pas être rangé dans cette catégorie. Il n'avait même pas essayé une seule fois d'entrer dans mon esprit, du moins lorsque je suis en face de lui, sinon je pense que je l'aurais ressenti. J'étais assez désappointée, je ne m'attendais pas à ce qu'il repousse cette proposition, que beaucoup d'hommes auraient sans doute acceptés. Je ne savais pas quoi répondre à cela, donc je ne répondis rien. Je n'avais pas envie de sortir une phrase inutile. Je haussais tout simplement les épaules.
Alors que l'on discutait, j'entrais dans une pièce qui semble être le salon de part sa décoration. Gabriel, curieusement, arrivait à me mettre à l'aise malgré que mes sens soient toujours aux aguets. Je ne baisse que très rarement ma garde. Même lorsque je m'endors, je garde mon arme sur ma table de chevet. Je n'ai pas l'esprit tranquille, ce qui est assez normal lorsque l'on fait le travail que je fais. D'ailleurs, en ce moment, il y a beaucoup trop de disparition d'exorcistes sans oublier que certains finissent par abandonner ce travail... curieux mais ce n'est pas actuellement le sujet qui me tourmente.
Alors que j'étais juste devant le canapé, l'homme vint de nouveau se rapprocher de moi, trop prêt de moi pour que cela ne soit pas intentionnel. Je me reculais et rencontrais le canapé. Au moins, cela m'a permis de m'assoir. Quand il agissait ainsi, j'avais la troublante impression qu'il était le chasseur et moi la chassé. S'il continuait ce petit manège, il allait vite se rendre compte qu'il est assez simple d e changer les rôles.

J'ai détaché mes cheveux car je supporte les queues de cheval seulement le temps de mon travail.

Ce n'était pas totalement un mensonge. De toute manière toutes les excuses du monde étaient bonnes pour le démentir.

Peut-être que vous dites vrai, peut être pas.

Répondis-je simplement sans acquiescer sur ce qu'il venait de dire. J'aime garder une part de mystère. L'attirance que je ressentais envers ce démon avait le don de m'énerver. Je me suis toujours promise de ne jamais avoir ce genre de faiblesse et de toujours fréquenter les humains. Il était difficile de résister à ses assauts, sans oublier que nous étions tous les deux chez lui.
Je le regardais s'asseoir en face de moi, dieu merci, il finit par diriger la discussion sur ce qui m'avais amené ici.

Je suis la seule ? vous en connaissez d'autres comme moi ?

C'était l'une des principales question qui me trottait à l'esprit.

Romantique? Non, juste qu'il voulait faire céder la jeune femme sincèrement, pas que ce soit purement un jeu, même si il la manipulait, il voulait savoir qu'il pouvait la toucher émotionnellement, ne pas avoir de doutes sur la raison si elle venait à accepter ou offrir un baiser. Il fit un signe de tête positif quand elle parla de la raison d'avoir détaché ses cheveux, un signe de tête comme si il disait "mais oui", une façon de dire qu'il accepta cette excuse tout en la prenant pour un faux prétexte. Et quand elle joua la carte mystérieuse, il sentait une impression de gagner du terrain, car celle-ci franche aurait normalement dut l'envoyer se faire voire, mais elle ne le fit point, même en sachant qu'il ne profiterait pas du besoin d'information de celle-ci pour la conquérir. Alors oui, la il était sur de toucher la jeune femme quelque part, non ils en étaient sur, Saul comme Gabriel, et étrangement cela lui faisait plaisir alors qu'il n'avait aucune raison professionnelle à se réjouir de savoir qu'il pouvait la troubler. De lui-même il était passé aux choses sérieuses, et celle-ci posa sa question, une question difficile car non elle n'était pas la seule, mais elle était unique.

- Bon, je vais jouer franc jeu même si cela va vous déplaire…

Oui, la dessus elle aurait surement préféré avoir des mensonges car il allait respecter leur accord et ne rien cacher, répondre la vérité à ses questions et se montrer le plus complet possible, alors vu cette question justement bien délicate, il se releva en s'approchant d'une fenêtre, regarder l'horizon et il sortit de sa poche un paquet de cigarette, en sortant une lentement pour la glisser à ses lèvres. Mais avant de l'allumer, il commença une réponse qui allait déplaire au fur et à mesure.

- Il y a beaucoup d'hybrides, enfin beaucoup façon de parler, vous êtes plusieurs, mais tous sont des bébés de laboratoire si je puis dire… Ne me demandez point pourquoi, je me suis jamais occupé de ces cas la.

Et ce n'est pas faux, il se foutait de savoir pourquoi les démons créaient des hôtes plus "parfaits", pour Saul son hôte devait être un homme avec un vécu et une souffrance dans la vie, donc le bébé éprouvette très peu pour lui.

- Les hybrides naturels sont plus rares, je dirai 3 ou 4 dizaines pour ce Pays, voir 5 dizaines au grand maximum… La naissance d'un enfant entre un humain et un démon est presque un miracle, la nature est plutôt contre.

Bon jusque la, il disait toujours la vérité, restant assez précis pour montrer qu'il apporterait de vrais réponses, et pas juste des illusions ou des réponses vagues qui pourraient la pousser à se méfier, il jouait franc jeu au point même de sortir la carte du secret, sachant que le patron n'aimerait pas, mais il était persuadé que si elle connaissait sa nature réelle, elle serait encore plus proche de lui, mais le crierait surement pas sur tous les toits et aurait encore plus besoin de quelqu'un pour l'épaule, de quelqu'un qui connaitrait la vérité sans être dégouté.

- Mais toi, tu es unique… Je connais ton père, enfin tout le monde le connait mais très peu savent qu'il est ton père, peut être deux ou trois personnes… Et je pense que pour ton bien, cela doit rester confidentiel, sauf si tu tiens vraiment à savoir.

Il la tutoyait car ils rentraient dans un sujet des plus difficiles à gérer, se retournant maintenant vers elle pour allumer sa cigarette et retourner debout près du fauteuil ou il était assis, face à elle, restant plus stoïque pour montrer que cette nouvelle n'était pas à prendre à la légère. Et pour éviter de se trahir, il ajouta quelques informations un peu plus mensongères.

- La nature de ton géniteur est très secrète, car beaucoup de démons et d'humains pourraient s'en prendre à toi pour cette unique raison. J'ai appris ton existence avant d'être dans cet hôte, et c'est quand je t'ai vu que j'ai su que c'était toi…

Un léger cri d'horreur s'échappa de ma gorge. Alors comme ça les démons s'amusaient à jouer à dieu. Ils ne se contentaient pas de nous posséder illégalement mais aussi de nous élever. Il ne faut pas sortir de science politique pour devenir leurs buts. Posséder un humain est parfois contraignant. Certains humains ont une force de caractère qui fait que la possession est difficile. De plus, un être mi démon et mi humain est beaucoup plus fort, beaucoup plus résistant... Le démon possédant ce type d'hôte, doit normalement être plus fort que ses compères. Le fait d'être élevé dans un laboratoire, endoctriné par leurs idées, ces personnes ne doivent pas être capables de se rebeller. Quelques images jaillirent à mon esprit, je les chassais aussi vite, cela me donnais des frissons.

C'est horrible.

Dis-je d'une voix à peine audible. Il fallait que j'en découvre plus sur ces fameux laboratoires mais j'avais l'intime conviction que Gabriel ne me serait d'aucune aide pour ce sujet.

Un miracle... j'aurais préféré être banale.

Je ne le pensais pas vraiment. Parfois c'est assez agréable de se dire que l'on est pas comme les autres. A part le fait que je devais garder cela cacher, cette partie de moi ne m'avait pas encore joué de mauvais tours... enfin d'après Gabriel cela ne serait tardé.
Je me levais d'un bon lorsqu'il me dit qu'il connaissait mon père. Je n'avais pas envie de connaître cet homme, je n'avais pas envie que l'on parle de lui. Ma curiosité était à son maximum le concernant. Qu'est ce que j'y gagnerais si je savais qui était mon géniteur ? Je n'avais pas envie d'être déçue, de découvrir que ce père est un immonde salaud... ou autre. Mes idées, mes désirs ne sont jamais claires lorsqu'il s'agit de lui.

Nature secrète ? Pourquoi ? Il est mi démon – mi poulpe ? Tu m'en as trop dis !

Puisqu'il avait choisi de me tutoyer, je n'allais pas me gêner pour faire pareil.
J'étais aussi raide que la justice... ce genre de discussion avait le don de me toucher au plus profond de mon être.

Il a 25 ans de cadeaux de Noël de retard.

Ajoutais-je en tournant le dos à Gabriel. Cette phrase était censée être dite sur le ton de la plaisanterie mais on ressentait plutôt de l'amertume dans mes parents. Mon désir est pas de trouver mon vrai père, sortir entre père et fille... je ne suis pas stupide. Je ne sais pas vraiment ce qui me rend dans cet état. Cela doit être à cause de la réaction de ma mère envers moi. Je pense qu'une partie de moi a toujours espéré que mon père adoptif était mon vrai père.

- Je sais, et honnêtement cette idée ne me plait pas… Personnellement j'aime trouver un hôte qui me ressemble, qui a une harmonie et un passé, ainsi il peut partager ses connaissances, ses passions…

Oui, la il disait vrai, il pouvait se nourrir d'une diversité culturelle grâce à cela, mais que voulez vous, certains préfèrent avoir des machines efficaces d'autres des machines passionnantes. Mais il comprit tout a fait la réaction de la jeune femme qui se rendait compte que certains démons avaient du préparer le terrain depuis un moment, quoi qu'il était certain que cette idée devait maintenant aussi germer dans l'esprit humain. Bien entendu, faire des surhommes pour l'armée, des soldats plus doués, plus puissant, oui les humains devaient aussi avoir ces idées, après tout ils n'ont pas eut besoin de démons pour l'eugénisme, les drogues de combats, le clonage, les recherches sur la race arienne…

- Si vous voulez, je peux tenter d'avoir plus de réponses sur ce sujet, de ma part cela semblera plus naturelle comme curiosité que si vous commenciez à fouiller.

Non il ne lisait pas en elle, c'est juste qu'à force de l'espionner il commençait à connaitre les réactions que celle-ci pourrait avoir, ou sa méthode de pensée, en faite on pouvait dire qu'avec Lou, il était devenu comme empathique. Puis la, la révélation de la nature de son père vint la titiller violemment, et il vit même que cela l'affecta bien plus qu'il ne pensait. Persuadé qu'elle se foutait de connaitre le monstre qui a violé sa mère, qui a fait d'elle ce qu'elle est et qui rend sa mère si haineuse envers elle, mais cela semblait être finalement un sujet plus important qu'elle aurait avoué, même dans ses rêves. En la voyant tourner le dos, il se rapprocha d'elle, posant les mains sur les épaules de Lou, soupirant doucement même si elle avait tenté de faire de l'humour il savait qu'au fond juste en parler la blessait.

- Lou, crois moi, cet être n'aurait fait aucun cadeau pour tes Noël. Si il y a bien quelqu'un qui mérite le nom de démon… Même si tu es son seul et unique enfant.

Il vint se taire, après tout Lucifer n'est pas totalement un démon, n'est ce pas l'ange préféré de Dieu tombé des cieux pour avoir trahit son père, avoir combattu les anges et avoir jalousé les humains? Et bien si. Et puis cela suffirait peut être à convaincre celle-ci de ne pas chercher plus d'informations sur lui, ou l'inverse d'ailleurs, mais il voulait se montrer présent pour elle, montrer qu'il pourrait lui parler, et surtout qu'il pourrait l'aider à supporter cela. Alors il poussa sur les épaules, enfin en poussa une et tira sur l'autre pour retourner Lou vers lui, passant alors la main délicatement sur sa joue, un geste suave, l'effleurant avec une telle finesse, comme si cette main n'était qu'une plume emporté par le vent.

- Et ce n'est pas à cause de cela que tu m'attire, au contraire cela devrait me faire reculer…

Un détail important car il ne voulait pas qu'elle pense que l'être devant lui était intéressé par son sang démoniaque, ce qui devrait être le cas, mais soyons franc, il savait qu'elle était la fille de Lucifer depuis longtemps et c'est seulement quand il l'a vit si proche de lui que les sensations ont commencé à devenir bien plus forte, plus présentes.

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